Interview Venusia A.
Venusia a répondu à nos questions. Merci à elle ! Tu as été sélectionnée pour ce septième numéro avec ta nouvelle « Le passager », peux-tu expliquer sa genèse ? C’est parti d’un défi lancé sur un groupe Facebook (Les passionnés de littérature M/M), défi de mille mots (pas un de plus) et le thème était une image de tramway tiré d’une photographie du photographe impressionniste Eduard Gordeev. Cette image m’a tout de suite inspirée et les mots sont arrivés comme une évidence. Le texte a beaucoup plu à l’époque et j’ai pensé qu’il pourrait plaire à d’autres personnes ne lisant pas d’homoromance et les amener à découvrir le genre. Plus à l’aise dans un registre particulier ? De quoi aimes-tu parler dans tes histoires ? J’aime parler de l’amour avant tout ! Sous toutes ses formes et toutes sexualités confondues, c’est pourquoi mon registre se situe plutôt dans la romance. Quand et comment as-tu commencé à écrire ? Te rappelles-tu ta première histoire ? Oui, je m’en souviens parfaitement, car j’ai toujours mon manuscrit datant de 1991 tapé à la machine à écrire. Quel cliché ! C’était un roman policier. Avec l’arrivée d’Internet, j’ai débuté en faisant tout d’abord de la correction pour auteurs en herbe sur un forum dédié à l’écriture. Puis, la suite est logique ; un jour on franchit le pas. Ce n’est qu’en 2014 que je me suis lancée vraiment en répondant à un appel à texte sur un forum dédié au M/M (homoromance) et j’ai été sélectionnée pour le recueil de nouvelles de MixEditions. Quel est ton rythme d’écriture ? J’essaie d’écrire tous les jours, de 50 à 2000 environ, ça dépend de l’inspiration. Comment construis-tu ton travail ? Je pars d’une idée précise en connaissant plus ou moins la fin, ensuite, je fais quelques recherches puis je me lance, façon Bohême sans me fixer de barrières. Sauf dans certains cas, comme un roman policier qui demande un scénario structuré défini d’avance et de l’organisation. Toute piste ouverte doit être refermée au cours du récit. J’écris toujours le premier jet à la main, car les idées fusent avec rapidité et je ne m’attarde pas sur les tournures ou l’écriture. Je rature, je décale, je rajoute, bref, c’est brouillon. Ce n’est qu’en phase de réécriture que je peaufine le texte sur PC. À chaque fin de chapitre, je relie mon texte sur liseuse, car j’ai plus de recul par rapport à mes écrits, je vérifie, change ce qui doit l’être et je recommence. Plutôt nouvelle ou roman ? Roman parce que j’aime m’étendre sans restriction. Pourquoi être indépendant ? Parce que l’indépendance est déjà dans ma nature. Je suis une autodidacte qui n’aime pas beaucoup les limites, que ce soit en termes de deadline, de ligne éditoriale ou de contenu. En outre, j’aime avoir un regard sur tous les aspects de la création d’un livre. Par exemple, je détesterais qu’on m’impose une couverture. Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce statut ? La liberté de créer tout par moi-même, y compris les couvertures. J’ai une véritable passion pour les arts graphiques en général et la maitrise de Photoshop me permet de créer tous mes visuels sur mesure. Enfiler différentes casquettes, je trouve ça génial, ce qui évite la lassitude et permet de s’occuper pendant les périodes où l’inspiration s’est carapatée au fin fond de la Patagonie. À l’inverse, qu’est-ce qui est le plus dur pour toi ? La visibilité de mes écrits. Il faut avoir un réseau conséquent pour tirer son épingle du jeu. Il y a aussi le manque de considération des indés. Lorsque je lis qu’un indé a forcément choisi cette voix par dépit, ça me met hors de moi. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de postuler dans une maison d’édition. Comme si passer par la case éditeur était une fin en soi ! Quel type de lecteur es-tu ? Dévoreuse compulsive. Je lis énormément, tous les jours. Je ne peux pas fermer l’œil sans avoir lu quelques mots. Dans ce numéro 7 de L’Indé Panda, tu nous présentes ton roman « Les amants maudits », peux-tu me raconter ce qui t’a inspirée ? Depuis mes débuts je voulais écrire un roman policier abouti. L’idée de base germait depuis longtemps, je pense. Je voulais intégrer une romance au sein de l’enquête sans qu’elle prenne l’ascendant sur le reste. Cela n’a pas été facile d’équilibrer les deux, mais c’est aussi ce que j’aime dans l’écriture, les défis ! Pour finir, L’Indé Panda, c’est quoi pour toi ? L’Indé Panda est un magazine et une équipe sympa, dynamique qui sait mettre en avant les auteurs indépendants et permet de faire découvrir d’autres auteurs talentueux. Retrouvez Les amants mauditssur Amazon. Suivez Venusia A. sur son site. Le passager est dispo dans L’Indé Panda 7.