Interview Marie Hamel

Marie Hamel a accepté de répondre à nos questions. Merci à elle ! Merci à toi L’Indé Panda ! Tu as été sélectionnée pour ce dixième numéro avec ta nouvelle « La place est à prendre », peux-tu expliquer sa genèse ? Au commencement était le Nanowrimo. Après une dizaine d’années durant lesquelles j’ai écrit, sans toujours les terminer, des romans, et suite à un projet Bradbury, j’ai joué les Nano rebelles et j’ai travaillé sur plusieurs nouvelles en novembre 2019. « La place est à prendre » est l’une d’entre elles, passée à la moulinette de la relecture. J’ai eu envie de retranscrire un événement significatif et très célèbre de la lutte des droits civiques aux États-Unis. Par manque de temps, j’ai réduit mes recherches au strict minimum et j’ai ajouté des poules là où il n’y en avait peut-être pas… Si c’était à refaire, je me documenterais davantage pour respecter la réalité historique. Plus à l’aise dans un registre particulier ? De quoi aimes-tu parler dans tes histoires ? Mes histoires contiennent très souvent des détails humoristiques, quant au registre, j’essaye de varier. L’expérimentation est toujours riche d’enseignement. Je suis cependant plus à l’aise dans la romance que dans le drame : quand je veux faire souffrir mes personnages, ils trouvent toujours un moyen d’arranger les choses ! Quand et comment as-tu commencé à écrire ? Te rappelles-tu ta première histoire ? Comme la plupart des gens, j’ai dû tracer mes premières lettres à la maternelle ! Je me souviens des rédactions à l’école primaire, qui rencontraient un franc succès auprès de mes professeurs. Au collège, je rédigeais des bandes (très mal) dessinées. S’agissant de la première histoire dont je me souvienne précisément, il s’agit d’une nouvelle écrite dans le cadre d’un concours, quand j’avais 17 ans. Le point de départ en était un logo recouvert de peinture noire qui, pour une raison que j’ignore, m’avait fait penser à l’alcoolisme. J’avais alors écrit un texte sur un homme qui, du fait de sa consommation excessive de boisson, se retrouvait totalement isolé. Quel est ton rythme d’écriture ? Il est très irrégulier ! Intense en novembre, Nanowrimo oblige, puis par à coup le reste de l’année. Je pourrais invoquer le manque de temps, mais c’est surtout un manque de volonté ! Je rêve d’être plus régulière, mais les rêves sont-ils faits pour être réalisés ? Comment construis-tu ton travail ? La plupart du temps, je ne prévois rien, je pars d’un titre et d’une idée de base puis je suis le cours de l’histoire. Avec plus ou moins de succès, et, parfois, des personnages récalcitrants qui tentent par tous les moyens d’échapper au destin que je leur réservais. Les appels à textes sont très intéressants : ils m’apportent un cadre et m’imposent une date de fin, deux éléments clés pour me motiver. Plutôt nouvelle ou roman ? Nouvelle ou roman court : mon manque de planification est fatal à tout projet long ! La nouvelle est un formidable terrain de jeu où tout est permis. Pour ma chaîne YouTube, j’ai écrit des textes courts très descriptifs, pour ensuite les lire à haute voix, un autre exercice passionnant auquel je ne m’adonne malheureusement plus depuis des mois. Je ne prends plus le temps de le faire. Pourquoi être indépendante ? Parce que les moyens modernes me le permettent : il est aujourd’hui très facile de mettre son roman en ligne et de permettre à ses futurs lecteurs de le commander. Il y a aussi une peur du rejet quasi certain par des éditeurs « classiques ». Il est souvent plus facile de ne pas essayer, plutôt que d’encaisser un échec. D’un autre côté, je suis de moins en moins à l’aise avec le fait de passer par Amazon… Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce statut ? L’absence de pression : j’écris et je publie à mon rythme. Un roman aujourd’hui, un ou dix autres peut-être demain ! À l’inverse, qu’est-ce qui est le plus dur pour toi ? L’absence de pression : personne ne me pousse à écrire et à aller au bout du processus de création. Donc, ça n’avance pas, ou très peu ! Quel type de lectrice es-tu ?  Boulimique ! Et je ne dis pas cela uniquement à cause des 140 livres de cuisine que j’ai acquis au fil des ans… Je lis de tout, tout le temps, et c’est comme ça depuis le CP ! À la bibliothèque, je prenais toujours un maximum de livres et au moment de la fermeture estivale, j’empruntais les ouvrages les plus épais : j’ai lu et relu « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède » et « L’histoire sans fin » pendant toute mon enfance. La collection familiale était aussi bien fournie et je perpétue la tradition aujourd’hui. Je suis simplement passée de la Bibliothèque Rose à Stephen King, Terry Pratchett, Nicolas Ancion et Fabcaro ! La lecture est un besoin viscéral : je ne peux pas m’endormir sans avoir lu, ni partir en vacances sans mettre des livres dans ma valise. Je pioche dans tous les styles, dans toutes les époques, dans tous les formats… Je peux même lire un emballage de céréales, juste pour m’occuper les yeux ! Je défends le droit à lire ce que l’on veut, quand on veut, et où on veut, ainsi que le droit d’abandonner un livre qui nous ennuie ! Dans ce numéro 10 de L’Indé Panda, tu nous présentes ton roman « Des femmes qui ont du chien », peux-tu me raconter ce qui t’a inspiré ? « Des femmes qui ont du chien » est un roman écrit pendant le Nanowrimo 2012, relu et modifié pour un concours. J’ai lu un article sur les « dog-sitters » et je suis tombée peu de temps après sur un Atlas des chiens chez une amie. L’idée d’une comédie romantique a rapidement émergé de tout cela. Cette année-là, je devais avoir envie de légèreté et de romantisme… Et la fin de l’histoire, pour une fois, était déjà là dès le début de l’écriture. Certains bêta-lecteurs auraient

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